L'iconographie des peintres aborigènes

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Introduction

    Pour entrer dans le monde de la peinture aborigène, un petit répertoire iconographique peut permettre de se faire une idée de ce qui est dit par les peintres. Cependant, ce genre de classification n'est pas aisée car la signification des signes n'est pas univoque. En effet, chaque peintre donne un sens particulier à un signe en fonction de l'histoire racontée. Dans ces conditions, les interprétations données ici ne sont pas forcément adaptées à chaque signe. D'autre part, un signe aborigène est équivalent à une marque déposée que l'on ne peut utiliser qu'avec l'accord de son gardien traditionnel. Dans ce contexte particulier, un signe représente à la fois l'identité tribale et l'identité sacrée d'un Aborigène. Par conséquent, seuls les signes les plus communs peuvent être montrés dans cette page. Pour simplifier la lecture de ce répertoire, j'ai choisis arbitrairement de classer les signes en six catégories : les repères fixes, les points entre les repères, les personnages humains, les animaux, les plantes et les étoiles.

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Les repères fixes

    L'ossature d'un toile est formée de repères fixes reliés entre eux pour former un réseau. Ces repères sont des campements, des feux d'origine humaine ou des trous d'eau. Les liens entre ces points fixes peuvent être des chemins ancestraux du désert, de l'eau souterraine ou des galeries creusées par les animaux. Généralement, l'orientation de cette ossature n'est pas fortuite : un aborigène initié peut placer immédiatement la position des points cardinaux sur la toile. Pour nous, étrangers à la vie dans le désert, ce rapport à l'orientation reste mystérieux car notre survie ne dépend pas de ce type de connaissance. 

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Campement

Galerie ou chemin

Eau souterraine

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Les points entre les repères

   L'espace libre entre les mailles du réseau  est comblé par différents agencements de points. Généralement, les peintres utilisent soit l'agglomération de points monochromes, soit des bandes de points de couleurs alternées. Dans le premier cas, il s'agit d'une équivalence à la matière utilisée dans les fresques traditionnelles sur le sol. Dans le second cas, l'intention du peintre est de représenter les motifs cycliques des dunes du désert. Les ruptures dans l'alternance des bandes marquent un changement dans le paysage : une dépression, une colline ou une falaise.

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Bandes colorées alternées

Agglomération de points

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Les personnages humains

       Les personnages humains sont traditionnellement représentés par un U. Ce signe correspond à une vue de dessus d'un personnage assis. Pour connaître le sexe d'un personnage, il faut examiner les objets placés à ses côtés. Un homme est représenté avec son boomerang, sa lance ou son propulseur. Une femme est représentée avec son bâton à fouir, son coolamon ou sa pierre à moudre. Plusieurs  personnages peuvent être réunis autour d'un feu, dans un abris traditionnel ou à l'intérieur d'une grotte sacrée. Le trajet de ces personnages est représenté soit par les positions successives d'un campement soit par leurs empruntes sur le sol.

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4 personnages à un campement 2 personnages sous un abris ou dans une grotte Homme avec propulseur et lance Femme avec coolamon et bâton à fouir

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Les animaux

   Les animaux sont souvent représentés par leurs empruntes laissées sur le sol. Elles correspondent, sur le plan réel, aux traces de la faune nocturne qui habite le désert et, sur le plan du sacré, aux traces des êtres mythiques. Cette manière de représenter des êtres invisibles trouve son origine dans la vie quotidienne du désert : tôt le matin, les dunes sont couvertes de traces qui témoignent de l'étonnante agitation nocturne des animaux. Ce fait naturel présente de nombreuses similitudes avec l'activité des êtres mythiques qui ont disparu après avoir façonné la terre et laissé de nombreuses traces de leur passage.

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Emeu Kangourou Possum Dingo Aigle

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Traces du matin

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Les plantes

  Les plantes du désert sont souvent représentées dans les peintures faites par des femmes. Traditionnellement, ce sont les femmes qui sont chargées de collecter les graines et les plantes pour le groupe de marcheurs. Sur le plan du sacré, certaines plantes représentent des êtres mythiques associés aux rituels féminins. Enfin les plantes du désert ont souvent des vertus médicinales bien connues des Aborigènes.

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Graines Fruit du désert Igname

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Les étoiles

     On trouve souvent des astres dans les peintures aborigènes car certains êtres mythiques ont terminé leur parcours dans le ciel. Parmi les corps célestes fréquemment rencontrés dans la mythologie aborigène, on trouve le soleil, la lune, les Pléiades, la voie lactée et d'autres planètes comme Orion ou Mars. Par exemple, les Pléiades sont liées à un rite d'initiation féminine largement répandu en Australie : le mythe des sept sœurs avalées puis recrachées par le grand serpent Arc-En-Ciel.  

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Étoile Lune ou étoile Étoile Soleil levant

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Pour en savoir plus

   Ce petit répertoire iconographique permet de trouver quelques indications sur les signes rencontrés dans la peinture aborigène. Cependant, il ne permet pas de connaître les différents niveaux d'interprétation d'une histoire. Pour cela, il faut à la fois connaître le récit de l'artiste, son iconographie personnelle, sa tribu et  son nom de peau. Ce dernier élément est déterminant car chaque membre d'une tribu est désigné par un nom de peau qui le rend responsable d'un nombre limité de rêves ancestraux. Comme les études menés par les ethnologues nous dévoilent une partie de la signification sacrée de ces rêves, il devient possible de comprendre ce qui n'est jamais dit dans le récit donné par un artiste. Cette technique de recoupement des informations est utilisée dans la deuxième partie du site pour découvrir les différents niveaux d'interprétation d'une peinture aborigène.   

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